Lettre de Gérard Ruffin

Chers Amis,

Vous avez sans doute reçu comme moi un communiqué hier soir de Renouveau 77 signé d'Yves Jego et lu ses propos dans le Parisien de ce matin.
Je tiens à revenir vers vous pour analyser ces différentes affirmations qui me semblent plus ressembler à de la colère qu'à de l'analyse politique.

Tout d'abord rendre Hervé Morin responsable de ma décision d'être candidat aux sénatoriales ou d'avoir maintenu ma candidature après la décision d'Yves de présenter la sienne est injuste voir insultant.
Injuste car Hervé Morin a, comme tous les membres de la Commission Nationale d'Investiture du Nouveau Centre et pas plus que les autres, participé à la décision d'investir la liste que je proposais. Il n'a en aucun cas participé à la création de cette liste, dont nous avons pris la décision en début d'année 2011 après avoir tenté d'obtenir sans résultat qu'une femme du Centre soit placée en quatrième position sur une liste commune ave l'UMP et après avoir analysé la situation politique de notre département, les chiffres d'hier soir montrant que cette analyse était valide.
Hervé Morin a ensuite appliqué la discipline attendue d'une famille politique en soutenant cette liste.

Je comprends que Yves Jego soit déçu car il a tout fait pour que Hervé Morin trahisse son engagement de loyauté, dans la mesure ou il a appelé à de très nombreuses reprises fin juillet et début août, Hervé Morin, mais aussi François Sauvadet, Hervé Marseille ..., pour qu'il retire son investiture à notre liste. Et comme souvent avec Yves il semblait tellement sûr de lui d'y arriver que cette loyauté l'a surpris.

Insultant car c'est considérer que je n'ai été que l'outil d'une quelconque manipulation contre Jégo ou Borloo alors que j'ai seulement assumé une décision prise de longue date avec mes amis, même si il a pu être surpris de ma décision.

Comme il a du être surpris de la réponse de l'UMP, lorsqu'il "regrette pourtant que l’UMP n’ait pas cru bon devoir faire l’union alors que dans un courrier encore adressé à son Secrétaire général, le 7 septembre dernier" qui est une démarche que nous découvrons tous alors que le 3 septembre il avait souhaité organiser un déjeuner des responsables du Parti Radical et du Nouveau Centre ou à aucun moment il n'a évoqué une telle initiative !

Quant à dire dans la Parisien de ce matin "le Nouveau Centre m'a tué" je pense que les mots ont dépassé sa pensée.
Ce matin la Seine-et-Marne compte toujours 12 parlementaires. La colère n'étant jamais bonne conseillère il devrait regarder la réalité en face : s'il avait du être élu hier soir, il l'aurait été à la place de Michel Houel faisant ainsi perdre un parlementaire à la majorité présidentielle qui serait passée de 12 à 11 (8 députés et 3 sénateurs dans cette hypothèse). Cela aurait été ce que j'ai toujours appelé l'hypothèse du pire et le pire n'est jamais souhaitable.

Nous, nous nous sommes battus pour reconquérir un 4 ème siège pour la majorité.
La désunion au Centre n'a pas été de notre fait comme l'affirme Yves Jego puisque nous avions été investis localement par les instances du Parti Radical et du Nouveau Centre et nationalement par l'ARES (Alliance Républicaine Sociale et Ecologiste).
C'est la décision de Yves Jego de présenter sa liste fin août qui a créé une situation conflictuelle.

Je comprends que l'échec d'hier soir est dur à admettre.
Je suis moi aussi très déçu du résultat.

Mais il faut savoir raison garder,  car tout de même, ce matin Yves Jego est toujours parlementaire.
Et visiblement il pense déjà à l'avenir, les élections législatives, en demandant à l'UMP de créer une coordination efficace... Dommage de ne pas penser à le proposer dans un premier temps dans notre propre famille ou les rapports doivent être traités d'égal à égal pour l'avenir.

Avec toute mon amitié.

Gérard Ruffin